Un peu d'histoire.

Mercredi 8 Avril

On peut pas franchement dire que Saga avait passé une bonne nuit. Déjà, il n’était arrivé chez lui que sur les une heure du matin et vu les événements qu’il avait vécu, ça avait de quoi vous retourner l’estomac…
Avait-il peur ? Oui forcément, mais presque pas cela-dit. Disons plutôt qu’il était intrigué, ou encore excité. Il avait passé une bonne partie de la nuit à réfléchir à propos de cette Dark Hour avant de tomber de sommeil pour au final être réveillé à peines deux ou trois heures plus tard par ce *bip* de réveil.
Il se leva péniblement, la gueule pâteuse, il enfila son uniforme, se brossa les dents et partie directement à Gekkoukan. Le plus pénible c’est qu’il savait qu’il allait penser à cette nuit toute la journée.

Arrivé au lycée, il entra dans le hall et alla machinalement jeter un œil au tableau d’annonce… Il regarda vaguement, en fait il cherchait juste à penser à autre chose. Il vit une annonce pour un club parlant de nage, un autre de photo, un autre de karaté, un autre d’athlétisme…
Bref c’était cool y’en avait pour tout les goûts.

Il retourna dans sa classe, saluant quelques camarades au passage puis une fois posé sur son bureau, il sentait déjà la fatigue l’envahir. Bon sang… c’est pas vrai. Il se força à reste éveillé (il allait quand même pas foirer une troisième année). Il suivit les cours péniblement, ça parler de maths… des exponentielles. Bon, bonne nouvelle Saga était assez fort en maths, du coup il en profita pour flemmarder et se reposer vaguement.
Puis une fois la pose déjeuné arrivée il alla s’assoir sur un banc et sortit son pain au curry. Il en avala un morceau, puis un autre… Nan, même pas faim. Il avait l’estomac tellement noué qu’il préférait ne pas manger d’avantage de peur de tout régurgiter dans la minute. Il sortit un soda, en avala deux gorgées… visiblement ça passait.

Il s’allongea alors sur le banc, histoire de réfléchir encore sur la nuit dernière…c’est bien ce qu’il pensait. Il avait passé la matinée à penser à ça. Mais bon, sans s’en rendre compte il s’endormit et fut réveillé par la sonnerie annonçant le début des cours de l’après midi.
Encore un peu dans les vapes, il… erra en quelque sorte jusqu’à sa classe. Le prof entra, se présenta puis plus rien… le noir.
Saga fut réveillé par une tape amicale sur l’épaule. Aurica ?

« Hé réveilles-toi, les cours sont finis. Tu risques d’avoir des problèmes si tu passes tes journées à dormir. »

« Oui… désolé j’ai passé une….mauvaise nuit. »

Elle lui passa ses cours, lui disant d’aller les recopier à la librairie. Saga la remercia et s’exécuta.
Sur la route il du se faufiler au travers d’une foule d’élèves, manquant de trébucher à plusieurs reprises. Sa vision était trouble à cause de la fatigue, du coup il marchait un peu comme s’il était bourré. Il heurta alors quelqu’un pas trop violemment mais quand même. Une fille ? Un gars ? Il savait pas. Une chance, rien n’était tombé par terre (on va pas renter dans le cliché quand même), il s’excusa sans trop insister, et passa la porte de la librairie. Le plus dur était derrière lui.
Il se posa sur une table et sortit ses cours pour les recopier.
Il commença son œuvre en y portant grande attention mais la lassitude se faisait sentir. Alors machinalement il continua, jusqu’à ce qu’il réalise qu’il y avait une question au bout…

Selon vous. Pourquoi Hideyoshi Toyotomi épargne Masamune Date lors de la bataille d’Aizu en 1590 ?

Saga eut un profond soupir…

« Et merde… »

Il partit alors dans les rayons à la recherche d’un ouvrage qui pourrait lui apporter la réponse.

Ce qui est bien lorsque l'on est grand, c'est que l'on n'a pas de problème avec les étagères. Ce qui est moins bien c'est que quelqu'un de grand se retrouve sans arrêt sollicité dans une bibliothèque afin d'attraper les livres hors de portée des personnes moins grandes.
Pour Kuma c'était comme une loi de physique, aussi inévitable que la loi de la gravitation ou que la poussée d'Archimède. A chaque fois qu'elle entrée dans une bibliothèque elle se retrouvait à attraper des livres sur le haut des étagères, au point que quelque fois elle en oubliait pourquoi elle était entrée.
Mais aujourd'hui était peut-être une exception. Elle y était entrée afin d'emprunter un livre, un traitant des grands leaders Japonais. Histoire de s'en inspirer. Les traits tirés par son «escapade» de la veille elle avait un regard qui poussait la pluspart des petits élèves préféraient demander un escabeau plutôt que de lui parler.

Au rayon histoire elle cherchait son livre, en pestant. Quelqu'un semblait l'avoir déjà emprunté.
Des bruits de pas prés d'elle lui firent tourner la tête, elle reconnu un grand blond qu'elle avait déjà vu dans le lycée. Par correction et par politesse plus que par envie elle inclina la tête et le salua d'un «Osu !» énergique mais discret.

Elle continua encore à chercher puis comme elle ne trouvait pas son bonheur elle se permit de demander au grand blond.

«Dis, tu ne connaitrais pas le titre d'un livre parlant des grands Hommes japonais ? Osu ! J'aurais besoin de modèle. Osu ! Pour hum … Un devoir ! Osu ! C'est très important ! Osu ! »

Tandis qu’il regardait (plutôt que lire) les pages de l’ouvrage qu’il tenait dans ses mains, Saga fut interpellé par une voix féminine qui se voulait discrète.

« Osu ! »

N’ayant pas la ferme certitude que ce salut, à condition que s’en fusse un, ne lui était destiné, il se contenta d’un vague hochement de tête en guise de réponse. Pour ne pas passer pour un idiot si il était bel et bien destiné à une tierce personne.
La brunette s’en retourna vers les étagères qui lui faisaient face, permettant ainsi à Saga de se replonger "vaguement" dans son ouvrage.

Blablabla…1590…blablabla Hideyoshi Toyotomi attaque la forteresse d’Aizu où siège Masamune Date depuis…blabla…l’épargne pour éviter les troubles…

Mouais, pas super convainquant, mais ça devrait passer… page 159… coïncidence ?
Saga qui mémorisait le numéro de la page, faisait le premier pas en direction de sa table quand la même brunette reprit la parole. Cette fois y’avait pas de doutes quant à savoir à qui elle s'adressait.

« Dis, tu ne connaitrais pas le titre d'un livre parlant des grands Hommes japonais ? Osu ! J'aurais besoin de modèle. Osu ! Pour hum … Un devoir ! Osu ! C'est très important ! Osu ! »

…deux…trois…quatre fois dans la même phrase ? Ca relevait plus du tic à ce niveau là…
Euh toujours est-il…un livre parlant des grands leaders japonais ? Euh franchement il en savait rien. Déjà que c’était une brêle en histoire… En plus il était nouveau dans ce lycée, alors pour connaitre le titre d’un livre présent dans CETTE bibliothèque…
Mais en y repensant, le livre qu’il lisait en parlait quelque peu. Enfin peut-être même plus mais il savait pas vu qu’il n’avait pas (l’énergie) prit le temps de tout bien lire.

« Euh. Je pense qu’il y a peut-être de quoi te satisfaire là dedans… mais j’en suis pas sûre. »

Lui dit-il en montrant le livre qu’il tenait. Saga remarqua, probablement en même temps que son interlocutrice, qu’il était intitulé « L’ère Sengoku ».

« Cependant, je dois recopier un tout petit truc avant. Alors, si tu n’y vois pas d’inconvénient… Je te le laisse dans 5 minutes ? Au pire je suis posé juste à cette table.»

"Osu !"
Kuma suivi le jeune homme jusqu'a sa table. Et s'assit en face de lui.
Là en attendant qu'il est fini elle se mit à tapoter des doigts sur la table d'une manière agaçante.
Elle se tripota ensuite les cheveux d'un air impatient. Puis, enfin, elle bailla ostensiblement avant de s'affaller sur la table avec un petit "Osu" d'ennui.

Là, couchée sur la table, elle détendit ses longues jambes sous la table et regarda le garçon en face d'elle.
"Osuuuuuuuu ..... C'est bientôt terminé ? C'est long ... Je vais rater mon entrainement ..."

Sans attendre la réponse, Kuma se leva, fit le tour de la table et s'assit à côté du jeune homme. Elle l'observa écrire. Comme elle s'ennuyait et ne s'était pas encore présentée elle décida de le faire à l'instant même ou il tenter de recopier une phrase plutôt difficile.

"Osu ! Je suis Zangyaku Kuma Osu ! Troisième A ! Capitaine et championee du club de karaté ! Enchantée ! Osu !"

Saga devait concentrer toute son énergie dans le simple fait de ne pas s’endormir. Un tel niveau de fatigue relevait du supplice, il n’en pouvait plus. Il arrivait tant bien que mal à écrire mais il était de mise que ses agencements de mots ne voulaient rien dire. Puis après tout il s’en foutait. Il se souvenait à peu près de ce qu’il avait lu donc ça devrait pas poser plus de problème que ça. A plus forte raison que Saga n’a de sa vie, JAMAIS survécu à un cours d’histoire.
Il allait devoir agir vite si il ne voulait pas sombrer dans l’inconscience, d’autant plus que la brunette donnait l’impression de s’ennuyer ferme. Oui Saga ne lui prêtait pas plus d’attention car il voulait faire vite pour ne pas la retarder… et visiblement c’était quand même raté. Et tout gentleman sait qu’il est très malpolie de faire attendre une dame.
C’est alors qu’elle vint s’assoir à côté de lui.

"Osu ! Je suis Zangyaku Kuma Osu ! Troisième A ! Capitaine et championne du club de karaté ! Enchantée ! Osu !"

Mine de rien, cette intervention musclée avait vite fait requinqué Saga, qui ne s’empressa pas de répondre pour autant. Il ferma d’abord le livre et le tendit à Kuma. Puis d’un air étrangement éveillé pour lui, il répondit.

« Je me disais bien que ton visage ne m’étais pas inconnu. J’ai vu ta photo sur le tableau d’affichage ce matin. Je me présente, Saga. Troisième B. Et à titre personnel j’étais le meilleur de mon ancien lycée en 200 mètres nage libre. Tu pratiques depuis longtemps pour avoir atteint un tel niveau ?»

Il commença alors à ranger ses affaires, attendant la réponse de Kuma.

Kuma, toujours assise, regardait donc ce champion de nage ... Qui ne s'était toujours pas présenté.

Elle haussa modestement les épaules quand le garçon parla de son niveau. Puis répondit.

" Osu ! Je m'entraine depuis que je suis en âge de marcher. Le karaté ce n'est juste un sport, c'est un art de vivre. Osu ! Contrairement à la nage, on s'entraine tout le temps, même en rêvant ou en étudiant. Osu ! Je suis loin d'avoir atteint le niveau d'un maitre. Osu !"

Kuma, se reinstalla confortablement sur son siège en saisissant le livre. Elle commença à le feuilleter. Ses long cheveux tombant autour de son visage. Elle semblait extrement concentrée. Cependant, sans relever la tête elle s'adressa au jeune homme avant qu'il parte.

"Osu ! Tu ne m'as toujours pas donné ton nom, champion de nage. Osu ! Ce n'est pas trés poli."

Elle releva enfin la tête et lui adressa son plus joli sourrire. Celui qui ressemblait le moins à un animal montrant les dents enfait.

Ouais bah quand on se met à parler du karaté de cette manière, on est en droit de se demander si la personne en question n’a pas été tout simplement endoctrinée par un maître vicieux dont le seul objectif serait de pervertir l’esprit de (sa victime) son élève dans le but qu’elle le considère comme un dieu, et dont la plus grande récompense à ses yeux serait d’avoir un rapport se**** avec ce dernier. …D’ailleurs, il y avait une preuve à l’appui….cette sur-utilisation du mot Osu ! En fait c’était à croire qu’il servait de « point » dans la syntaxe de la jeune fille.

Se remettant quelque peu de son monologue mental qui n’était pas sans lui faire éprouver une certaine peine envers Kuma, Saga se relevait de sa chaise avant d’être de nouveau interpellé par un Osu ! Il se rassit instantanément et regarda de nouveau la karatéka.

"Tu ne m'as toujours pas donné ton nom, champion de nage. Osu ! Ce n'est pas trés poli."

Saga ne savait pas quoi répondre, ni faire d’ailleurs, il se contenta de rester littéralement figé sur son siège. Son visage affichait lui aussi une sorte de rictus qui se rapprochait d’un léger sourire… Puis il resta ainsi deux énormes secondes avant de laisser son crâne venir se heurter contre la table *BAM*. C’est pas possible… soit elle a un gros problème soit elle est encore plus crevé que moi….et je vois pas comment c’est possible. C’est vrai quoi, même un zombie décérébré est plus vif que moi quand je suis dans mes bons jours… Relevant la tête vers Kuma, Saga tenta de rester le plus naturel possible. Remarque, elle avait peut-être simplement pas entendu. C’est vrai au fond ça arrive à tous le monde de zapper des bouts de phrases. Se rassurant lui-même par sa dernière pensée, Saga souffrait à l’idée de devoir se représenter. Surtout que là il allait devoir prononcer son nom ET son prénom en ENTIER pour être sûr de ne jamais avoir à lui refaire…

« Ah navré… J’ai du mâcher mes mots. Bien je m’ap…Pfff…Je me nomme Sagara Yochiyuki… et je suis en troisième B. Enchanté. »

Il avait fait ça bien mine de rien. Il s’était même incliné devant Kuma sur la fin. Suite à ça il se rassit face à la brunette avant de lui faire part d’une de ses rares connaissances en matière d’histoire.

« Si tu cherches un modèle pour motiver ton équipe. Je te conseil de t’inspirer de Kenshin Uesugi. Il était considéré comme le dieu de la guerre à son époque. »

Kuma regarda le jeune homme, taper du front contre la table en haussant les épaules. Il n'arriverait jamais à casser la planche dans cette position, aucune puissance ne pouvait venir d'un coup porté aussi étrangement. Elle garda cependant ses réflexions pour elle, casser des planches avec sa tête n'était pas non plus son point fort.

Elle enregistra, enfin, le nom du jeune homme avec son sourire habituel, comme si ce n'était pas la seconde fois qu'elle le lui disait.

"Osu ! Dit-elle avec entrain. Sagara-kun, tu manques d'entrainements je trouve. Tu devrais venir faire un tour au club de Karate, nous pourrions te montrer comment se servir proprement de ta tête. Osu !"

Kuma avait dit ça en souriant, pourtant, personne n'aurait vraiment pu dire si elle était cosnciente de sa plaisanterie ou trés sérieuse.
Pourtant, quelques secondes plus tard elle assema une claque monumentale dans le dos de Sagara tout en éclatant d'un rire extrémént peu féminin.

Comment ça je manque d’entrainement ? Où veut-elle en venir ? Elle blague peut-être. Toujours est-il que Saga était au bord de l’évanouissement. Il était vital qu’il se repose dans les plus brefs délais. Ceci étant dit, avant de pouvoir vraiment se relaxer, il allait devoir marcher une vingtaine de minutes jusqu’à arriver chez lui…et ça…c’était pire que la mort vu son état actuel… Hein ?! Un courant d’air ? Quelqu’un avait-t-il laissé une fenêtre ouverte ? Cependant Saga n’eut pas le temps de se retourner, pour vérifier son hypothèse, que quelque chose vint s’abattre sur son dos. On put entendre le claquement de l’air se répandre entre chaque rayon de la bibliothèque. Entre chaque ouvrage de chaque rayon…

La force de l’impact fut telle que le visage de Saga entama une deuxième course vers la surface de bois ciré sur laquelle était maintenant posé son sac. La seule différence avec il y a de ça trois minutes, c’est que la vitesse à laquelle il s’y dirigeait était trois fois supérieur. *BAAAM*
Le son qui s’échappa de l’impact fur tel qu’un grand silence se posa dans la bibliothèque. Silence rompu par la si délicate voix de Kuma qui résonnait. Saga était quelqu’un de solide de nature. Mais rien ne pouvait résister à une telle frappe, surtout quand elle est propulsée à Mach 6 dans votre angle mort, et que la personne qui vous l’assène fait parti de ceux dont la musculature leurs permettrait de remonter une pente à 55° sur un chemin de terre avec un vélo piste le tout en 6eme vitesse… Pour la première fois de sa vie Saga avait put explorer l’infinité de notre galaxie en deux malheureuse secondes et la magie de la chose voulait qu’il l’ait fait sans bouger de sa chaise.

Lorsqu’il reprit ses esprits, il avait comme…un trou… qu’est ce qu’il foutait là ? Pourquoi était-il à la bibliothèque ? Machinalement il prit son sac et commença à se diriger vers la sortie quand…Woaïeaïeaïeaïeaïeaïeaïïïïe !!!! Vite ! Il fallait extérioriser cette pensée.

« Whoaïeaïeaïeaïeaïeaïeaïïïïe ! »

Ses yeux se posèrent de nouveau sur Kuma et tout lui revint en mémoire. Il ne put s’empêcher de rire à son tour. Admiratif devant l’incroyable force dont faisait preuve la karatéka, Saga ne pouvait s’empêcher de réclamer vengeance. Voila qui allait devoir se régler sur le tatami. Mais…pas aujourd’hui…

« Je viendrai faire un tours dans ton club. Voir comment tu te débrouilles. Mais tu m’excuseras, là il faut que je rentre. A la prochaine. »