Un livre et sa couverture [Saga+Nak(s'il veut/peut)]

La veille, Kaede avait croisé Sagara à la bibliothèque, ce qui, de fil en aiguille, avait mené à une situation embarrassante pour la jeune littéraire. C'était maintenant le matin, les oiseaux chantaient par delà la fenêtre, l'empêchant de dormir un peu plus.

Résignée, elle se retourna une dernière fois avant de s'extirper tant bien que mal de son lit, cherchant à tâtons ses lunettes sur sa table de nuit. Lorsqu'elle les eut trouvées, elle les mit et son environnement lui parut bien plus net. Sa chambre n'était pas décorée, les seules fournitures personnelles s'y trouvant étant des montagnes de livres qui s'empilaient un peu partout, faute d'espace sur la bibliothèque qu'on lui avait fourni et de courage pour amener d'autres meubles.

Ce jour étant congé, Kaede avait décidé de passer dans le vieux magasin de livres "bookworms" pour voir si le vieux couple qui s'en occupait avaient par hasard un livre qui pourrait l'intéresser. De son point de vue, ce genre de magasins étaient des cavernes au trésor, et elle y avait plus d'une fois trouvé des ouvrages rares qu'elle n'aurait jamais pensé trouver.

Il y avait cependant un petit quelque chose qui ternissait son moral: que ce soit pour mieux le connaître avant de lui expliquer ce qui n'allait pas avec elle ou simplement le surveiller pour qu'il ne raconte à personne ce qu'il s'était passé, elle avait invité Sagara à venir avec elle. Un regard à son réveil lui informa d'ailleurs qu'il lui restait environs une demi-heure pour qu'elle aille le retrouver dans le hall. Pour une fille qui avait plus l'habitude de s'occuper d'elle, ça aurait pu être court, mais pour Kaede, c'était largement suffisant. Elle saisit son linge et mit son peignoir avant de partir en direction de la douche.

Un quart d'heure plus tard, elle en ressortait, ses cheveux encore un peu humide et entreprit de s'habiller, mettant un pull vert sombre un poil trop long pour elle relativement simple, le seul détail qu'on pouvait y trouver étant des lacets à la taille et aux manches qui permettaient de les resserrer, ainsi qu'un pantalon large et noir. Par habitude, elle prit également un épais volume sur une des piles qui parsemaient sa chambre avant de descendre dans le hall pour retrouver Sagara.

[pour voir à quoi elle ressemble habillée comme ça]

Sagara avait passé une nuit assez singulière quand on connait son rythme de vie habituel. Alors qu'il était rentré la veille au soir vers vingt heure avec Kaede, il aurait du se coucher vers vingt heure trente maximum pour parvenir à s'extraire de son lit à l'heure convenue pour son rendez-vous avec la demoiselle. Hors là, une force mystérieuse lui permit de rester éveillé jusqu'à minuit et plus...

Plongé dans son ouvrage le jeune homme ne manqua pas malgré tout de passer la tête par la fenêtre de sa chambre afin de regarder le phénomène de la Dark Hour se reproduire de nouveau. S'en suivit un profond soupir et un retour à la lecture. Le temps de lire encore quelques pages et ensuite d'affuter son couteau durant un petit quart d'heure rituel, quart d'heure assez important pour lui. Pourquoi ? Parce que c'est durant ce fameux quart d'heure que le blondinet grisonnant parvient à faire le point sur... sa vie en général et tout les trucs cons dont on se soucis quand on fait le point sur sa vie en général. Après ça... il fila sous sa douche et ensuite sous sa couverture. Déjà deux heures du matin.

Au réveil, il sauta dans ses vêtements, un pentacourt beige ainsi qu'un marcel jaune, puis après un brin de toilette il fila au rez de chaussé avant d'entendre le son de l'eau couler dans les canalisations, la demoiselle devait être sous sa douche. Il fila derrière le comptoir et se prépara un bol de café avant d'entendre les pas léger de Kaede descendre l'escalier. Après un rapide coup d'oeil, il réalisa qu'il ne l'avait jamais vu vêtu comme ça. Son petit sourire en coin habituel réapparu alors soudainement.

"Nouveau look ? Ca te va bien."

Il but alors une gorgé de café avant d'afficher une grimace maîtrisée qui voulait traduire son dégoût devant le café... J'ai oublié de mettre du sucre... Il passa alors la tête sous le comptoir et en ressortit la boîte à sucre qu'il s'empressa d'ouvrir et d'y piocher six morceaux qu'il mit dans son bol.

"J'en ai fait un peu plus que d'habitude, t'en veux ?"

A la surprise de toute personne le connaissant un minimum, Sagara s'était visiblement levé à l'heure, bien que visiblement en besoin de caféine pour finir de se réveiller. A sa remarque, Kaede faillit lui répondre qu'il ne l'avait simplement jamais vu dans ses habits courants, ce à quoi elle aurait ajouté une remarque désobligeante sur sa vie en général, mais la personne derrière ce compte contrôla ses réflexes de tsundere et, étant donné qu'aucun autre personnage féminin n'était présent, il n'eut pas à contrôler son autre habitude.

Coupant court à la digression, la bibliophile répondit d'un "oui" timide à la proposition de café. Elle n'aimait pas spécialement cette boisson, mais son occupation avait fait naître en elle un besoin maladif pour toute chose lui permettant de rester éveillé ne serait-ce qu'une minute de plus, et elle se saisit donc d'un mug qu'elle remplit de l'épais liquide noir avant de suivre l'initiative de Sagara en prenant une bonne poignée de sucres qu'elle fit tomber dans sa tasse afin d'effacer au maximum l'amertume du breuvage (qui était maintenant plus du sucre au café que du café sucré).

Ce n'est qu'après avoir bu quelques gorgées qu'elle prit enfin la parole.

"As-tu un endroit que tu aimerais visiter aujourd'hui? Je doute que ma destination ne nous occupe toute la journée."

Que ce soit parce qu'elle venait de se lever ou parce qu'il l'avait déjà vue dans une situation de faiblesse extrême, elle semblait plus à l'aise avec lui que jamais. Bien sûr, sa façon de parler calme ne durerait probablement pas, mais c'était probablement un agréable changement bien qu'uniquement temporaire.

Après sa question, elle finit sa tasse en silence avant de se lever, reposant sa coupe où restait un fond d'un sombre mélange de sucre et de café sur la table et de faire quelques pas en direction de la porte avant de se retourner vers Sagara, son regard demandant silencieusement s'il était prêt à partir.

Si il aimerait se rendre quelque part ? Avait-elle l'intention de passer sa journée en sa compagnie ? Cool. Surprenant, mais cool. Saga vida alors son bol de café avant de le poser dans le fond de l'évier. Il finit alors par s'étirer avant de rejoindre Kaede qui se tenait déjà devant la porte, plongé dans une intense réflexion. Elle a pour habitude de passer sa journée dans les livres... Ce n'est donc pas le genre à aller au cinéma, ni même d'aller se balader en ville ou dans quelques bar ou autre établissement munie de table dans lesquels des personnes sont payés pour venir vous demander toutes les cinq minutes si vous voulez quelques choses...

"Hum. J'ai pour habitude de passer beaucoup de mon temps libre au temple..."

Restons quand même ouvert d'esprit.

"Après je me doute que ça ne t'enchantes pas plus que ça d'aller là bas... On fait comme tu le sens."

Il commença alors à marcher lentement, droit vers lui en restant à hauteur de la demoiselle. Il la regarda encore un peu et il remarqua qu'elle portait un livre avec elle. Il aurait bien aimer connaitre la raison mais il ne préférait pas demander, allez savoir pourquoi. Peur d'irriter peut-être... Quand une question toute con lui vint en tête.

"Tu veux aller où au fait ?"

Le ciel était clair, dégagé, le soleil chaud, et le vent léger. Il pouvait remarquer avec soulagement qu'une certaine activité régnait toujours en ville, contrairement au lycée où la moitié de la population était plongée dans un état de profonde léthargie. C'était une belle journée en somme, il ne restait plus qu'à espérer qu'elle se passe bien. Il se demandait pourquoi elle avait voulu passer la journée avec lui. Etait-ce parce qu'elle voulait lui révéler des chose par rapport à la veille ou qu'elle tombait déjà amoureuse ? A cette pensée le visage de Saga se crispa un peu bien que son sourire restait encore visible.

Le temple, mh? Chose étonnante pour une personne tant versée dans les mythologies, Kaede n'allait jamais dans les établissements religieux, sa dernière visite datant de quand elle avait 11 ans, avant que ses parents ne se séparent. Cela dit, c'était une belle journée, et un temple shintô semblait être une bonne idée, principalement parce que ces lieux étaient calmes en dehors des festivals et qu'il y avait des arbres pour s'abriter du soleil. Ouais, a temple is fine too.

Cela dit, avant ça…

"Je pensais aller à Bookworms, pour voir s'il y a un livre qui pourrait m'intéresser."

Disant ça, elle tourna et prit le chemin en direction de la gare pour finalement arriver dans la rue où se trouvait la librairie. Continuant de marcher, elle se tourna vers Sagara, qui affichait un sourire crispé. La littéraire se demanda un instant pourquoi il avait cette expression. Il ne s'imaginait tout de même pas quelque chose de stupide, n'est-ce pas? S'arrachant à sa réflexion, elle reprit la parole.

"Après ça, je n'ai rien contre aller au temple un moment."

Les ellipses temporelles arrivant plus vite que le rythme auquel elle parlait, ils étaient déjà arrivés en bas de la rue où se trouvait le magasin.

Saga suivait les pas Kaede assez machinalement, elle était petite donc il n'avait pas besoin de se dépêcher pour tenir la distance, cela rendait le trajet encore plus agréable pour lui. Elle voulait aller à Bookworms ? Maintenant qu'il y pensait, il se rendait compte qu'il n'y avait jamais mit les pieds auparavant... Il avait peut-être juste prit le temps de jeter un coup d'oeil aux bac en devant la vitrine un soir en rentrant des cours, mais guère plus. Voulait-elle acheter des livres ? Ou juste faire de l'exploration ? A moins qu'elle n'y aille seulement pour rendre le livre qu'elle avait prit avec elle.

Bien qu'ils étaient presque rendu à destination, Saga ne voulait pas laisser la conversation tomber dans un de ces fameux "blanc" qui ont le don de le mettre particulièrement mal à l'aise à chaque fois, c'est pourquoi il était déjà en train de se demander s'il devait surenchérir sur le "pourquoi voulait-elle venir là ?" ou le "pourquoi aimait-elle tant les livres ?". Le second point lui paraissait plus naturel comme sujet, surtout que le premier allez être épuisé en une trentaine de secondes maximum... Restait à savoir si elle voulait vraiment parler avec lui ou si sa seule présence lui tapait sur les nerfs, mais dans ce cas pourquoi avait elle tenue à ce qu'il l'accompagne ?

"Dis moi, qu'est ce qui fait que tu aimes tant les livres ?"

Cette phrase sortit de sa bouche à l'instant même où il posa sa main sur la poignée de porte du magasin qu'il ouvrit pour Kaede, en bon gentleman qu'il était. Il entra alors à son tour dans la boutique et laissa courir ses yeux sur l'ensemble des ouvrages qui se dévoilaient à lui après avoir saluer le vieil homme se tenant derrière le comptoir.

La raison pour laquelle elle aimait les livres? Bonne question… La raison était tellement fondamentale, tellement ancrée au plus profond de l'âme de Kaede qu'y répondre serait impossible… Impossible si Sagara n'était pas elle, s'il n'avait pas vécu ce qu'elle avait vécu. Elle ne pouvait faire comprendre ses raisons qu'à une personne qui partageait ses cicatrices, sans quoi ce qu'elle dirait ne seraient qu'une série de mots sans aucun sens, les mots d'une folle.

Elle avait commencé à lire sa mythologie lorsqu'elle avait encore sept ans, chez son grand-père qui possédait une étonnante bibliothèque. Bien sûr, certains diraient qu'il n'était pas vraiment bon pour une fille de son âge de lire pareilles histoires, des histoires qui ne cachaient rien, qui faisaient preuve de tout la violence nécessaire pour faire passer leur message: une morale ou un avertissement.

Les lâches et les traîtres finiraient par être rattrapés par la justice.

Les forts qui ne méritaient pas leur puissance seraient vaincus par plus forts qu'eux.

Les méritants seraient récompensés.

Les innocents seraient sauvés ou vengés.

Même si ce temps est celui de l'hiver, le printemps reviendra un jour prochain.

Autrefois, elle y croyait. Autrefois, elle n'avait pas encore vécu.

Le printemps ne changerait en rien la situation d'une plaine dévastée. Une fleur arrachée et écrasée ne sentirait plus jamais la lumière et la chaleur réconfortante du soleil.

Non. La place de Baldr était à Helheim, peu importe les torrents de larmes. Et personne n'avait pleuré pour Kaede. Personne n'avait rien tenté pour elle.

Lorsqu'elle s'était aperçue que ces valeurs n'avaient pas lieu dans le monde réel, les livres étaient devenus son refuge. Au fil du temps, sa réalité avait commencé a basculer, et à présent c'était au travers des pages et des lettres qu'elle existait. Sa chair brisée n'était entretenue que dans le but qu'elle puisse retourner là où elle vivait réellement.

Si elle remplissait sa tête d'histoires, ses autres mémoires finiraient par disparaître. Elle avait renoncé à la vengeance lorsqu'elle avait choisi de fuir. A présent, tout ce qu'elle souhaitait était l'oubli, la douce et tendre embrasse de l'ignorance.

Mais dans ce cas… Pourquoi était-elle sortie aujourd'hui? Pourquoi avait-elle cherché sa compagnie?

Pourquoi?

Que cherchait-elle à travers son interaction avec cet homme dont elle ne connaissait, somme toute, rien? Essaiait-elle de se reconstruire? Maintenant? Voulait-elle tant croire à un éventuel succès de cet Hermod au point d'abandonner sa carapace? De quitter le monde qu'elle avait prit tant de temps à pénétrer avant de sceller sa porte? Souhaitait-elle réellement ressortir la clé, et avec elle la douleur de ses souvenirs?

Pourquoi avait-il fallu tant de temps, pourquoi personne n'avait-il été là alors?

Elle regarda le visage de Sagara, qui lui tenait poliment la porte ouverte. Elle sonda son regard. Que voulait-il d'elle? Souhaitait-il la même chose que les autres? Voulait-il arracher les dernières pétales de cette fleur?

Elle fit un pas en avant, entrant dans la boutique et il lui emboita le pas, entrant à son tour. Soudain, un déclic se passa dans l'esprit de Kaede et, sans aucune raison d'un point de vue extérieur, se retourna, et se rua hors de la boutique, bousculant au passage celui qui l'accompagnait, le renversant grâce à l'effet de surprise. Alors qu'elle prenait la fuite à toute jambe, elle laissa tomber son livre. Malgré la valeur qu'elle portait à chacun de ses "mondes", elle ne ralentit même pas sa course.

Plus jamais.

Plus personne ne la blesserait. Plus personne ne l'approcherait.

Mais alors pourquoi? Pourquoi était-ce aussi douloureux de le laisser derrière elle?

La petite fleur que l'on avait piétiné cet autre jour ne pourrait-elle jamais plus accorder sa confiance à qui que ce soit?

Des larmes coulaient sur les joues de Kaede alors que ses pas la guidait inconsciemment en direction du temple.

"Si ce que tu me dis est bien vrai,
Qu'il est pleuré par tout ce qui est,
Dans ce cas, je suivrai leur envie,
Dans ce cas, je lui rendrai sa vie…"

[Symbolisme! Oh, et à ce point tu as probablement deviné ce qui lui était arrivé, non? C'est fou à quel point Kaede peut craquer avec une simple phrase, quand même…]

[Post très inspiré à ce que je vois. Oui je commence à avoir ma petite idée sur ce qui lui ait arrivé]

Saga n’eut pas vraiment le temps d’examiner quelconque livres, en fait il n’aura pas eu le temps de faire grand chose. A peine eut-il franchi le seuil de la boutique que Kaede se figea devant lui. N’y prêtant pas vraiment attention, il continua de regarder les étagères mais quelques secondes plus tard quelque chose vint le bousculer, plutôt fort d’ailleurs. L’effet de surprise l’empêcha de se réceptionner et il tomba sur une étagère avant qu’un grand nombre de livre ne lui tombent dessus. Lorsqu’il releva la tête la jeune demoiselle s’était éclipsée. Les deux petits vieux semblaient intrigués, la femme se précipita à l’extérieur et tenta d’interpeler Kaede… en vain. L’homme quant à lui vint aider Saga à se relever.

« Euh… J’ai dit quelque chose qui fallait pas ? »

Le vieil homme lui sourit, et Saga voulu aider à ranger. Il insista sur le fait que c’était inutile et que le jeune blondinet avait beaucoup plus important à faire en ce moment. Sentant le malaise lui monter, Saga hésita à partir, cependant la dame insista sur le fait « qu’elle avait besoin de lui ». Leur âge devait les induire en erreur, en leur faisant miroiter une romance factice à chaque fois qu’ils voyaient deux jeunes adolescents ensemble… Un long soupir s’échappa de la bouche de Saga. Dans quel genre de galère venait-il de tomber ? Se dirigeant vers l’extérieur d’un pas pas franchement rassuré, il s’arrêta en voyant le livre que Kaede avait pris avec elle en partant du dortoir. L’aurait elle laissé tomber ? Ca ne semblait pas être dans ses habitudes… Fallait-il encore voir le bon côté des choses, au moins il avait un prétexte pour la retrouver. Aussi s’élança t-il à sa recherche.

« Vous êtes sûre que je dois aller la voir ? »

Le grand sourire parcourant le visage de la vieille dame semblait vouloir dire oui. Elle était partit vers l’Est apparemment, aussi Saga prit la même direction. Dans son esprit, les questions fusaient. Pourquoi s’était-elle enfuie de la sorte ? Avait-elle eu peur des vieux ? Etait-ce encore une de ces crise d’angoisse comme la veille ? Si oui il espérait qu’elle ne lui ferait pas le coup à chaque fois qu’il passait un peu de temps avec elle… Ou avait-elle eu une envie pressante ? Que devrait-il lui dire en la voyant ? Tu te sens bien ? Là encore la réponse semblait évidente mais que pouvait il dire à part ça ? Tu veux en parler ? C’était déjà mieux mais il avait à peu près 90% de chance de prendre un sévère « NON ! » en guise de réponse. Ou devrait-il tout simplement arriver et lui balancer son ouvrage en pleine gueule tout en lui criant « Tiens v’là ton putain de livre barjo !!! » et de prendre ensuite ses jambes à son cou. Cette image aura eu au moins le privilège de faire sourire Yoshiyuki, dont le stress ne faisait que grandir à mesure que ses pas le menait on ne sait trop où. Aussi, il s’arrêta devant une femme assise sur un banc, et qui nourrissait son enfant.

« Excusez-moi. Je cherche une jeune fille de 17 ans portant des lunettes. Elle a des cheveux verts, des vêtements verts et elle est pas très grande. »

Infructueux… Et ce à plusieurs reprises. Cependant près de 15 minutes plus tard et après une dizaines d’interrogatoire un de ces derniers camarades de classe encore en état d’aller en cours put lui indiquer que Kaede venait de passer par là… Saga le salua à la va-vite, soulignant qu’il n’avait pas le temps de bavarder. Ses pas le conduisirent jusqu’au temple, étrange. Il gravit alors les marches, et finit par atteindre le sommet, cherchant la jeune demoiselle des yeux.

Kaede courait sans s'arrêter, ignorant la douleur dans ses jambes, la protestation de ses poumons et le goût de sang qui commençait à se répandre dans sa bouche. Après quelques minutes, elle arriva en bas des marches qui menaient au temple, qu'elle entreprit de gravir, s'encoublant à plusieurs reprises avant d'enfin arriver au sommet. Ses genoux et paumes étaient ensanglantés, ses poumons en feu et son esprit… disons que son esprit était dans son état habituel, mais qu'il se faisait entendre.

Non loin du temple se trouvait une petite aire de jeu, probablement placée ici pour que les enfants ne dérangent pas leur parents pendant leur dévotions, ou simplement parce que l'endroit était joli et l'air bon, au dessus du reste de la ville et moins pollué par la circulation. Malgré le temps agréable de la journée, personne n'était présent, ce qui n'était pas plus mal.

Lorsqu'elle atteint la dernière marche, Kaede sentit ses forces l'abandonner et elle tomba à genoux. N'ayant plus la force de se relever ni la motivation de le faire, elle resta ainsi, prostrée, respirant avec peine, jusqu'à ce que des bruits de course ne se fassent entendre et qu'une ombre ne la couvre.

"Tu es venu…" La voix de la littéraire était rauque, brisée par l'effort inhabituel qu'elle venait de faire. "…pourquoi?"

Elle se releva, titubant un peu, avant de se tourner vers Sagara. Son regard était empreint d'un mélange de peur et de défiance et un sourire nerveux était figé sur son visage. Deux sillons humides descendaient de ses yeux, laissés là par les larmes qu'elle avait versé durant sa course. Elle passa sa main sur la joue de son compagnon puis la laissa tomber, laissant une trace rouge sur son passage avant de se retourner une nouvelle fois.

"Puisque tu es arrivé jusqu'ici sans abandonner la pathétique ruine que je suis, laisse moi te raconter une histoire…" Elle écarta les bras dans un mouvement théâtral qui ne lui ressemblait pas avant de les redescendre lentement, commençant son récit. "Il était une fois une famille comme les autres… ni riche, ni pauvre. Elle avait ses problèmes, comme tout le monde, mais Tolstoï l'aurait sûrement qualifiée d'ennuyeuse. Un jour, le couple eut une petite fille. Ils s'en occupèrent, ce qui était logique, mais un jour, le père mourut dans un accident. L'enfant avait dix ans à cette époque." Kaede parlait d'une voix détachée, pas son ton timide habituel, pas celui désespéré qu'elle avait lorsqu'elle craquait, juste un ton neutre, comme si elle récitait un texte apprit par cœur. "Bien sûr, la mère était triste, tout comme l'enfant. Ce n'était pas facile de vivre comme avant juste à deux, et le stress ajouté au chagrin aurait bien vite eu raison d'elle. C'est à ce moment qu'elle rencontra une de ses anciennes amies d'école, et il ne fallut pas longtemps pour qu'elles se rapprochent à nouveau." A ce moment du récit, les poings de la jeune fille se serrèrent jusqu'à en blanchir, sa voix commençant à trembler. S'arrêtant de parler un instant, elle souffla un grand coup, desserrant sa poigne avec peine avant de refaire face à son "public". Son expression s'adoucit et un sourire triste prit place sur son visage.

"Ma mère… Etait une idiote. Il ne fallut pas bien longtemps pour que son "amie" ne la fasse entrer dans la secte dont elle faisait partie. Son… son esprit était abimé après ce qui était arrivé à mon père, et il fut bien facile pour les dirigeants d'y placer ce qu'ils voulaient." La voix de Kaede tremblait de plus en plus, tout comme se bout de ses mains. "Elle réussit à ne plus penser à sa perte, mais en échange de ça, elle perdit tout. En plus des biens matériels, elle perdit également sa personnalité, son sourire… ce n'était plus ma mère, juste une folle, une poupée vide que l'on pouvait remplir avec des idéaux tronqués." Son expression était à nouveau tendue, et on pouvait voir des larmes se former dans ses yeux. "Lorsqu'elle n'eut plus rien à offrir aux dirigeants, ils entendirent parler de moi. Et ça… ça les intéressa. Le pantin qui m'avait mis au monde ne fut que trop heureux de pouvoir "soutenir leur quête d'un monde meilleur" et elle me livra à eux. Elle m'amena dans un bâtiment où ils attendaient, et on lui dit de revenir quelques heures plus tard, ce qui leur laisserait le temps de me "purifier", comme ils se plaisaient à appeler… à appeler leurs viols…" Le corps entier de Kaede tremblait à présent, et sa voix était à peine compréhensible. "J'ai eu beau supplier ma mère de ne pas me laisser, ça ne changea rien. Elle n'était plus là. J'étais seule, un lapin abandonné au milieu d'une meute de loups."

Elle tomba à genoux, les mains sur le visage, pleurant.

"Je n'avais que douze ans, bon sang. Ca a duré pendant des années… Je n'étais qu'un enfant… Juste un enfant… Pourquoi elle ne m'a pas sauvé? Elle savait ce qui m'arrivait… Je n'étais qu'un enfant…"

[Hors RP] Voilà… je m’en doutais. Bon pas à ce niveau là certes, mais je m’en doutais. La pauvre… [/Hors RP]

Le contact de la main de Kaede laissa une empreinte bien plus profonde que ce qu’aurait pu imaginer Saga. C’était comme si une partie de la peine et de la peur que pouvait refouler la jeune demoiselle était venue se ficher au fond des tripes du jeune surfer. Mais en même temps elle laissa quelque chose de plus doux… une chaleur apaisante… comme de la tendresse… Fort de ce premier contact avec l’intimité la plus profonde de Kaede, Saga redoutait ce dont allait lui faire part son amie. Outre les effets de mise en scène qui semblait bien calculé, la façon qu’elle avait de parler laisser paraître quelque chose qui se rapprochait de la folie…

Yoshiyuki écouta la demoiselle parler. Au début sa curiosité, plutôt morbide faut bien l’avouer, le pousser à vouloir en savoir plus sur l’histoire de Kaede, mais il commença très vite à se sentir mal à l’aise. Au début l’histoire semblait se cantonner à un simple accident de voiture, mais le coup de la secte commença à le faire gamberger. Des dons de bien ? En guise de paiement ? Une mère folle, pauvre, abusée, n’ayant plus que le fruit de sa chaire à offrir ??? C’était quoi ce cirque ? La chute de son histoire fit faire un grand bon au coeur de Saga, prit d'un effroi sans pareil, pour lui c'était tout simplement impossible. L’expression complexe sur le visage son amie avait réussi à l’atteindre, il se sentait concerné par elle, avec le besoin irrépressible d’en prendre soin, du moins pour les heures à venir, comme s’il se sentait coupable de ne pas avoir été là pour la sauver quand elle en avait eu besoin. La pauvre fille s’écroula à genoux, face à Yoshiyuki. Il ne savait que dire. Il ne savait que faire. Aussi il laissa son cœur et son instinct le guider. Il s’agenouilla face à elle et sortit un mouchoir propre de sa poche avant de prendre doucement la main gauche de Kaede qu’il s’évertua à nettoyer… avant de prendre sa main droite et de faire de même. Pour une fois le petit sourire qu’il avait pour habitude d’afficher n’était pas présent.

« Je ne peux prétendre pouvoir imaginer ce que tu as subit, mais… maintenant tout ça et derrière toi. Tu as réussis à t’en sortir, c’est pas rien. »

Il plaça le mouchoir dans le creux de la main de Kaede avant de la refermer doucement dessus, se disant qu’il pourrait profiter de cet effet pour balancer quelque chose de vachement profond sur la vie ou n’importe quelle connerie super inspiré qu’on ne voyait que dans les mangas ou les mauvais films.

« Maintenant tout ce que tu peux faire c’est de vivre ta vie aussi bien qu’il t’est permis de le faire. Là t'auras ta vengeance sur ces pourris. »

Les talents d’orateurs de Saga étant… médiocre… il ne savait pas trop quoi ajouter, il se demandait même si ce qu’il venait de dire avait un quelconque sens, ou si cela allait avoir un impact sur la façon dont Kaede vivait ce traumatisme.

« Je pense qu’on ferait mieux de rentrer. Je pourrais te faire des pansements, ça risque de s’infecter sinon. »

Cependant Saga était toujours plongé dans ses pensées. Comment une mère pouvait-elle traiter son enfant ainsi ? Il ne parvenait pas à percuter. Il se demandait comment il aurait réagi à la place de Kaede ? Il se releva doucement et tendit sa main vers son amie dans le but de l’aider à se relever. Mais voulait-elle seulement rentrer ?

Il savait. Il l'aurait tué...

[hj]Ouais, la pauvre… Ca me traumatise un peu de poster avec ce perso à la longue…[/hj]

Tout avait été dit. Kaede avait, pour la première fois, parlé de ce qui lui était arrivé et, bien que pour le moment elle était au sol en train de pleurer, elle se sentait mieux. C'était comme si avec chacune de ses larmes tombées, son fardeau s'allégeait.

Elle sentit que Sagara lui avait pris la main et commençait à l'essuyer, nettoyant tant bien que mal le sang et les larmes s'y trouvant. C'était ce qu'elle avait espéré de lui, en lui disant tout ça. Elle l'avait probablement considéré comme sa dernière chance. S'il n'était pas resté en ce moment, qui sait ce qu'elle aurait fait. Son fardeau aurait été probablement trop lourd pour elle et aurait fini par l'écraser. Mais il était resté. Cette main qu'elle avait tendue, désespérée, depuis sa prison d'ombres et de craintes avait été attrapée, et avec chaque mouvement qu'il faisait, ce n'était pas que du sang qu'il enlevait, c'était sa souffrance et ce n'étaient pas des larmes, mais sa tristesse.

Bien sûr, il faudrait bien plus pour qu'elle recommence à vraiment vivre, mais à présent, elle sentait qu'elle pourrait le faire, qu'elle pourrait retourner un jour dans la lumière. Elle ne demandait pas que tous pleurent pour elle, mais si rien qu'une seule personne ne lui accordait rien qu'une pensée, elle ne serait pas seule et pourrait se reconstruire.

Lorsqu'il eut fini et lui laissa son mouchoir dans la main, elle le serra fortement, et en ce moment, probablement rien au monde n'aurait pu la faire le lâcher. Pour elle, plus qu'un bout de tissu imbibé de sang, c'était un symbole, un symbole de la confiance qu'elle accordait à son ami. Il le lui avait probablement passé pour qu'elle se nettoie le visage, qui en avait franchement besoin, mais elle décida d'utiliser celui qu'elle avait dans une de ses poches, peut-être afin de ne pas tacher le premier, ou simplement parce qu'il n'était plus vraiment en état de nettoyer quoi que ce soit. Elle aurait peut-être du dire quelque chose comme "je le laverai et te le rendrai" d'une fois qu'elle eut fini de se nettoyer, mais… no way in hell. Elle le garderait pour toujours, comme une stalker. Appelez ça étrange, appelez ça romantique, peu importe. Elle appelait ça un soutien moral, et c'était la seule chose qui importait.

Perdue dans ses pensées, moins sombres qu'auparavant, Kaede n'écouta qu'à moitié ce que Sagara disait. Elle saisit l'esprit général, ce qui était mieux, car les phrases en elle-même étaient plutôt bateau, pas qu'on puisse lui en tenir rigueur, le genre d'histoire qu'elle avait raconté pouvant faire taire le plus doué des orateurs.

Elle prit la main qu'il lui tendait et se releva. La nuit était passée, et un jour nouveau s'étendait devant elle.

[Hors RP]Tu m'excuseras, mais j'ai pris les devants. J'allais pas faire un post juste pour savoir si t'étais capable de marcher.[/Hors RP]

Kaede avait été tellement éprouvé par sa confession que son corps en avait lourdement souffert. Elle semblait incapable de tenir debout, et c’est dans un long soupir que Saga l’invita à passer ses bras autour de son avant de la porter sur son dos. Il repartit alors en sens inverse et traversa le nord d’Iwatodai en compagnie de son infortunée amie. Kaede pesée une plume, si bien que Saga aurait put facilement en oublier la présence, enfin seulement si tout les passant n’avaient pas eu pour manie de les fixer à chaque foutu coins de rue.
Après une petite vingtaine de minute ils parvinrent au dortoir, Saga posa Kaede sur le grand canapé à l’entrée avant de bondir sur la trousse de premier secours rangée derrière l’accueil. Ensuite il se posa sur la table basse face à la lycéenne avant de sortir coton et désinfectant. Le coton étant imbibé, Saga s’approcha du genou de sa patiente.

« ‘tention ça risque de piquer un peu. »

Il appliqua doucement le produit sur les multiples plaies de Kaede, dont le sang continuait encore de couler, presque plus certes mais toujours assez pour que le disque de coton blanc se retrouve maculé d’un rouge vif en quelques instants.

« Tu t’es pas loupé… »

Une fois eut-il finit avec les genoux qu’il sortit un nouveau coton qu’il utilisa pour nettoyer les mains de la jeune fille. Malgré le fait qu’il en avait déjà enlevé une partie avec son mouchoir auparavant, les saignements ne semblaient étaient plus forts que sur les genoux, pas bon. Il attrapa une gaze qu’il coupa en deux avant d’en disposer une partie dans la main de Kaede avant de lui mettre quelques bandages. Même choses dans l’autre main et aux genoux. Mais tandis qu’il serrait le nœud du bandage, il releva la tête vers Kaede.

« Je me demandais… Comment t’as fais pour t’en sortir ? »

"M'en sortir?"

Elle aurait pu dire ça d'un ton ironique, mais sa voix traduisait une réelle interrogation, non pas sur la méthode qu'elle avait utilisée, elle se rappelait quand même de sa vie, malheureusement, mais sur le fait en lui-même. Elle se retint tout de même de repasser en mode traumatisme et répondit à la question.

"Je suis simplement partie. Avec une bonne part des dons… Ces chiens me devaient bien ça. Evidemment, ils n'ont pas pu porter plainte au vu de leurs… occupations."

Alors qu'elle parlait, elle se félicita d'avoir mis un pantalon suffisamment large pour qu'on puisse sans problème le remonter. La dernière chose qu'elle aurait voulu en ce moment était de devoir enlever ses vêtements.

"Normalement, ils ne savent même pas où je suis… du moins je l'espère."

Une note de tension se fit entendre à la fin de la phrase. Ils ne pouvaient pas la retrouver, n'est-ce pas? Bien sûr, elle n'avait pas pu changer son apparence, bien qu'elle ait coupé ses cheveux (elle-même, ce qui expliquait la qualité de la coiffure), mais elle s'était au moins assurée que même s'ils cherchaient dans des documents officiels, ils ne l'auraient pas. Partir avec une bonne partie de la fortune d'un groupe aidait à faire ce genre de choses. Le côté négatif était qu'il valait mieux avoir fait toutes ces démarches pour disparaître, sans quoi le résultat serait… déplaisant. Si elle avait mis en œuvre ce plan plus que risqué, c'était bien parce qu'elle n'avait plus rien à perdre.

Naturellement, elle n'avait rien laisser transparaître de ces détails dans sa réponse. C'était déjà assez compliqué comme ça.

My life is a goddamn mess…

Il était peut-être temps de changer de sujet pour quelque chose de plus joyeux. C'était une chance qu'à peu près n'importe quoi l'était, en ce moment.

"Et toi… ton enfance était comment?"

Tout compte fait, elle aurait dû se rappeler que les mystères de la conversation lui seraient probablement à jamais obscurs, et elle regretta de ne pas avoir su se taire.

Tout ce qu'elle espérait en ce moment, c'est qu'il n'ait pas vécu une expérience similaire. Elle n'était pas en état d'aider qui que ce soit. Sinon, on pourrait aussi lui passer une pelle, qu'elle creuse un trou et qu'elle s'y enterre, c'était une solution aussi…

Elle était simplement partit ? Comme ça ? Sans problèmes ? Etrange... C'est rare que des prédateurs comme ça laisse partir leur gibier sans broncher... surtout avec une partie du butin. Mais bon tant pis, il se contenterait de cette réponse pour l'instant, pas la peine d'en rajouter encore. Cependant elle ne semblait pas totalement rassurée, malgré qu'elle leur ait filé entre les doigts il y a de ça cinq ans, elle ne pensait pas être en total sécutité. C'était compréhensible cela dit.

"Hey t'en fais pas. Au cas improbable où ils se pointeraient pour te chercher, on sera là pour te protéger."

Histoire de ne pas laisser planer de doute quant au "on" Saga sortit son Evoker d'une des très large poches dont était pourvu son pentacourt et le montra à Kaede avant de le ranger dans sa poche et commencer à ranger la trousse de soin. Vint alors la question de Kaede.
Voilà que maintenant elle veut en connaître plus sur ma vie... Le jeune homme ne laissa apparaître qu'un petit sourire avant d'embrayer sur la conversation.

"Je te rassure je n'ai rien connu d'aussi tragique que toi. J'ai grandi dans un foyer chaleureux, je n'ai jamais connu la misère tant la fortune de mes parents était grande, et ces derniers m'aimaient de manière inconditionnelle. J'ai eu pas mal d'amis durant mon enfance, quelques chagrins d'amours aussi, et je n'ai jamais eu a déplorer la mort de qui que ce soit dans mon entourage."

Cette réponse lui convenait, elle pouvait paraître quelque peu factice ou copier/coller mais il n'en n'avait cure. En partant du principe qu'il ait eu une enfance traumatisée ou même un épisode marquant dans son passé, ce qui n'était pas vraiment le cas, ce n'était pas son genre de débaler ses problèmes sur sa vie aux autres, surtout que vu les circonstances... Comparé à Kaede, les siens serait comparable à un gosse n'ayant pas fait ses devoirs et qui aurait peur de se faire taper sur les doigts. Bon ça pouvait paraître salaud venant de lui et vis à vis de Kaede qui s'était littéralement confessée il y a de ça quelques heures mais que voulez-vous...

Alors que Saga posait la trousse de soin à sa place d'origine, son portable se mit à sonner. Voyant qu'il s'agissait d'un appel et non d'un message, il s'excusa auprès de Kaede avant de répondre. C'était monsieur Yamamoto et il fit part des récents évènements à Yoshiyuki avant de raccrocher. Il rangea son téléphone dans sa poche et se tourna vers Kaede un grand sourire aux lèvres.

"Bonne nouvelle. C'était Yamamoto. On a un nouveau membre, un certain Seto Inayami. Il devrait débarquer dans le courant de la semaine."

[HJ]En soit, elle s'est échappée à 15 ans, ce qui ne fait que 2 ans (bien qu'elle ne l'ait pas dit)[/HJ]

Kaede fut réconfortée par la déclaration de Sagara, bien qu'elle ait des doutes quand à la possibilité d'appeler une Persona hors de la dark hour. Le bref résumé de l'enfance de son ami faillit réveiller une étincelle de jalousie en elle, mais il n'en fut rien et, quoi qu'il en soit, il changea à nouveau de sujet après avoir répondu à un appel.

"Un nouveau membre?"

Vu le nom, il s'agissait d'un homme, et le fait qu'elle ait accepté Sagara ne signifiait pas qu'elle ait surmonté son passé, donc…

Non. Elle ferait des efforts. Il était temps de changer. Et si j'allais m'enfermer dans ma chambre?

Ouais.

"Et bien… euh… ok. Je ne vois pas trop quoi ajouter."

Ses blessures ayant été traitées, elle se releva doucement, se soutenant avec son siège afin de tester l'état de ses genoux. Il semblait n'y avoir aucun problème.

"Désolée de la soudaineté, mais… Je crois que je vais retourner dans ma chambre. La journée à été… longue."

Faisant un signe de la main pour dire au revoir à Sagara, elle se retourna et monta les marches jusqu'au deuxième étage. Une fois là-haut, elle déverrouilla sa porte et alla s'effondrer sur son lit.

[HJ]Comme le dit si bien Kaede, je vois pas trop quoi ajouter, donc sujet fini?[/HJ]

» Saga
» Une nouvelle Star est née. (Kaede, Seto, Hichino (si ça te dis), Saga)